ASCENSION 2018

 Homélie du frère Alain DURAND

Dans le Credo, nous confessons dans la foi : Il souffrit sa Passion et fut mis au tombeau, Il ressuscita le troisième jour…et Il monta au ciel… C’est une seule et même réalité indicible qui se déploie dans notre langue en trois phases.
L’Écriture dit qu’Il s’est soustrait au regard des Apôtres. Il cesse d’être le compagnon qu’on peut voir dans sa nature de chair. Vous savez que les Apôtres regardent vers le ciel. C’est le signe que Jésus n’est plus présent charnellement.
Curieusement, c’est un éloge de l’invisibilité. Le Christ le dit à saint Thomas : Heureux ceux qui croient sans avoir vu. En un certain sens, nous sommes plus heureux que Thomas qui ne voulait croire que ce qu’il voyait. C’est une absence qui nous est présentée comme une grâce.
Notre expérience humaine nous montre cela. Si un enfant est trop entouré et choyé, il ne grandira pas, il restera à ce stade de dépendance. C’est la même chose dans un couple fusionnel. Il faut savoir accorder à l’autre son autonomie sous peine de l’étouffer. En un certain sens, le Christ doit s’effacer devant l’Église son épouse pour qu’elle devienne adulte et qu’elle puisse avancer, guidée par les Apôtres.
En de venant invisible, le Christ devient universel, ce qu’Il pourrait difficilement devenir qu’il restait cantonné dans un lieu et un temps précis. Et par là, l’Église aussi reçoit une extension universelle.
Nous aussi, sommes comme le Christ, nous sommes avec Lui dans l’invisibilité.
Avec Lui nous sommes en Dieu, déjà. Avec Lui, par l’amour, nous sommes dans le Cœur de Dieu qui a donné sa Vie à toute l’humanité.

Notes prises par une sœur de la communauté

Textes : Act. 1, 1-11 ; Eph.4, 1-13 ; Mc. 16, 15-20

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